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La Tension Artérielle (TA)


À la pharmacie en attendant d’être servi, il nous arrive tous de s’asseoir et de mettre notre bras dans un appareil où un brassard gonfle autour de notre bras, relâche tranquillement et nous donne ensuite une mesure de notre tension artérielle. Il nous arrive de comparer avec ceux qui nous accompagnent et de se féliciter soit même lorsque celle-ci est dans une zone normale, soit autour de 120/80 millimètres mercure (mm Hg). Cette mesure est également prise régulièrement par des médecins, infirmier(ère)s, kinésiologues et autres professionnels de la santé, mais pourquoi? Pour répondre à cette question, il faut d’abord répondre à la question suivante : Qu’est-ce que la tension artérielle ?


La tension artérielle représente la mesure de la pression exercée par le sang sur les artères. Le premier nombre, qui est le plus élevé, est la mesure de la Tension Artérielle Systolique (TAS) et celle-ci reflète la pression dans les artères au moment de la systole du cœur, soit lorsque le ventricule se contracte et force un grand volume de sang à se diriger vers les artères (au moment où le cœur se vide). À la suite de la systole, les artères exercent une force de recul et la pression diminue lors de la diastole, qui est la phase de remplissage du cœur. Le deuxième nombre que l’on retrouve dans notre mesure est donc la mesure de la Tension Artérielle Diastolique (TAD) et est la plus faible pression lors du cycle cardiaque. La différence entre ces deux mesures est la pression pulsée et cette vague de pression qui est créée dans les artères permet de déterminer la fréquence cardiaque à quelques endroits du corps lorsqu’elle est palpée. Pensez à lorsque vous courez et que vous cherchez à prendre votre fréquence cardiaque, c’est ce phénomène qui vous permet de prendre votre fréquence, par exemple au poignet ou au niveau du cou. À l’effort, la tension artérielle s’adapte aux besoins de l’organisme afin de fournir l’énergie et l’oxygène nécessaires aux muscles.


Tableau 1. Classification de la tension artérielle chez les adultes âgés de 18 ans et plus

† La pré-HTA identifie les individus à haut risque de développer une HTA. Ces individus ne nécessitent pas un traitement pharmacologique, mais une recommandation ferme de modifier leurs habitudes de vie.

*adapté du JNC 7 Report7



Naturellement, lors d’une activité physique, la tension artérielle changera et s’adaptera aux besoins du corps. Cette réponse sera différente s’il s’agit d’un effort cardiorespiratoire ou de la musculation et en fonction du type d’effort, concentrique ou isométrique. Il sera donc normal, lors de l’effort, de voir une augmentation de la tension artérielle systolique d’environ 10 mm Hg par équivalent métabolique (METs), la demande énergétique du métabolisme au repos. Par exemple, marcher à 3,2 km/h serait équivalent à une dépense allant jusqu’à 3 METs et une personne ayant une tension artérielle systolique à 120 mm Hg au repos pourrait voir sa tension augmenter jusqu’à environ 140 mm Hg de façon normale. La tension artérielle diastolique quant à elle devrait demeurer stable ou diminuer en lien avec une dilatation efficace des vaisseaux sanguins. Il y a également une certaine variation de la réponse de la tension artérielle systolique à l’effort en fonction de l’âge. Cette variation se distribue entre des mesures maximales normales de 210 mm Hg pour les hommes de 20 à 29 ans et augmente progressivement à travers les groupes d’âges jusqu'à des valeurs maximales normales de 234 mm Hg pour les hommes de 70 à 79 ans. Pour les femmes, ces mesures se situent entre 180 mm Hg pour les femmes de 20 à 29 ans et 220 mm Hg pour les femmes de 70 à 79 ans. Une réponse exagérée ou hypertensive à l’effort serait donc une mesure de tension artérielle systolique de 220 mm Hg et/ou une mesure de tension artérielle diastolique de 100 mm Hg selon l’American College of Sport Medicine.

À la suite d’un effort, nous pouvons nous attendre à une diminution de la tension artérielle systolique de 10 à 20 mmHg pour une durée de 1 à 3h après un effort d’intensité modérée. Cette diminution persiste plus de 9 heures suite à l’effort et serait en lien avec une diminution transitoire du volume d’éjection systolique, davantage que d’une diminution des résistances périphériques.


Maintenant que nous comprenons un peu mieux la tension artérielle, pourquoi la mesure de celle-ci est-elle importante?


De nombreuses études se sont penchées sur l’impact de l’augmentation de la tension artérielle au repos et à partir de 115/75 mm Hg, le risque cardiovasculaire d’un individu double à chaque augmentation de 20 mm Hg de tension artérielle systolique ou de 10 mm Hg de tension artérielle diastolique. Dans le même ordre d’idée, selon le programme éducatif canadien sur l’hypertension (PECH), l’hypertension artérielle systémique est associée aux maladies cardiaques ischémiques, aux maladies cérébrovaculaires telles que l’accident vasculaire cérébral (AVC), aux maladies rénovasculaires et aux maladies rénales chroniques ainsi qu’au diabète de type 2. Chez les individus diabétiques, il sera alors primordial, étant donné l’impact de cette condition, de contrôler la tension artérielle de repos et de s’assurer que celle-ci demeure sous 135/85 mm Hg.


Il reste à noter qu’il est fréquent d’avoir une tension artérielle au repos élevée ou considérée comme de l’hypertension artérielle systémique et de ne ressentir aucun symptôme.


Une personne peut très bien se promener avec une tension artérielle de 160/95 mm Hg au repos et ne pas en être consciente, ce qui rend celle-ci à risque d’événements tels que des infarctus du myocarde et des AVC. La meilleure méthode afin de limiter les complications est donc de contrôler adéquatement la tension artérielle et ainsi diminuer le risque de maladies cardiovasculaires et limiter les complications associées à cette condition. L’impact du traitement de l’hypertension artérielle systémique sur la morbidité et la mortalité cardiovasculaire a été évalué dans certaines études. Une étude de Turnbull a analysé l’effet des différentes stratégies quant à l’utilisation de médications et les différentes cibles de tension artérielle sur les événements cardiovasculaires et la mortalité cardiovasculaire. Les résultats étaient que le risque d’un événement cardiovasculaire était diminué par les différentes médications et les tensions artérielles plus faibles. Les diminutions plus élevées de la tension artérielle permettent également de diminuer davantage le risque cardiovasculaire. L’impact va même à réduire l’incidence et l’apparition de l’insuffisance rénale et de troubles rénaux de même que leurs complications cardiovasculaires.

Les traitements visant un meilleur contrôle des facteurs de risque sont également recommandés afin de diminuer le risque de maladies cardiovasculaires qui est associé à l’obésité abdominale et à l’inactivité physique. L’un des moyens les plus efficaces à cet égard est la modification des habitudes de vie et cette approche devient donc nécessaire dans la prévention des maladies cardiovasculaires de tous genres.


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