top of page
Rechercher
  • Photo du rédacteurZone Rouge

L’obésité abdominale


Dans les dernières décennies, avec le changement du rythme de vie, nous voyons une prédominance et une augmentation importante du taux d’obésité qui suit celui des États-Unis à quelques années près. D’ailleurs, selon la chaire de recherche internationale sur le risque cardiométabolique du Dr Jean-Pierre Després de l’IUCPQ à Québec, l’obésité abdominale est maintenant reconnue comme la cause la plus fréquente de plusieurs complications métaboliques augmentant le risque de maladies cardiovasculaires.


Les facteurs principaux qui influencent l’apparition de ce fléau est une balance énergétique positive entre la consommation et la dépense énergétique. Celle-ci provient d’une diète malsaine combinée à une augmentation du taux de sédentarité ainsi que d’une influence de certains facteurs génétiques et de l’environnement. Selon la chaire de recherche sur l’obésité de l’Université Laval, la génétique pourrait augmenter l’incidence de l’obésité jusqu’à huit fois chez les individus dont les parents sont obèses, l’héritabilité en lien avec l’excès de masse grasse variant entre 5 à 40%. Cette même personne aurait aussi plus de risque de prendre du poids avec l’âge comparativement à un individu ayant des parents minces. Concernant l’influence environnementale, au fil du développement de l’industrialisation et la mondialisation, la dépense énergétique quotidienne a diminuée de façon importante, le québécois moyen ayant moins besoin de bouger au travail et dans la vie quotidienne pour se divertir et subvenir à ses besoins. Par ailleurs, l’accès à une alimentation riche en sucres et en gras, donc de plus faible qualité, est désormais beaucoup plus facile qu’auparavant avec l’apparition des différentes chaînes de restauration rapide et aux aliments très transformés. Les chances de consommer plus de calories que l’on en dépense se retrouvent donc augmentées.


Qu’est-ce que l’obésité abdominale exactement?


L’obésité abdominale est définie, selon le journal de l’association médicale canadienne, comme une circonférence de taille ≥ 94 cm pour les hommes et ≥ 80 cm pour les femmes d’origine europide. Cependant, considérant les différences physiologiques entre les différentes ethnies, la valeur seuil de l’obésité abdominale varie d’une population à l’autre.



Adapté de Alberti et al.

*Le choix de ces critères dépend de l’apparition d’un risque de MCV et métabolique qui augmente ainsi la mortalité.


Quel est l’impact de l’obésité abdominale au niveau de la santé et la prévention?


L’accumulation de graisse au niveau de l’abdomen entraîne plusieurs modifications cardiovasculaires ainsi que métaboliques qui prédisposent les gens obèses à des complications telles que le diabète de type 2, les maladies vasculaires (thromboses veineuses, hypertension artérielle systémique, hypertension pulmonaire, insuffisance veineuse, embolies pulmonaires, accidents cérébrovasculaires), les maladies coronariennes, l’insuffisance cardiaque congestive et des troubles d’arythmies. D’ailleurs, les travaux de Yusuf et al. ont confirmé que l’obésité abdominale représentait un risque de 1,12 à 1,62 fois plus élevé en comparaison aux individus ayant une plus petite circonférence de taille pour le risque d’infarctus du myocarde. Considérant l’étendue de l’étude, ces résultats expliquent que l’obésité abdominale représente 20,1 % du risque attribuable à la population d’infarctus du myocarde chez les deux sexes et pour tous les âges. Quant à l’aspect métabolique, les travaux du Dr Poirier et de ses associés à l’Institut Universitaire de Cardiologie et de Pneumologie du Québec (Hôpital Laval) ont aussi démontré que le lien entre l’obésité, l’insuline à jeun, la sensibilité à l’insuline et la tension artérielle pourrait être expliqué par la variation de la graisse abdominale évaluée par la circonférence de taille.

En plus d’être un indice de risque de mortalité, il est possible de conclure que la présence et l’importance de l’obésité abdominale influencent le risque d’événements cardiovasculaires et de développer des maladies chroniques telles que l’hypertension artérielle systémique. Ces conséquences sont lourdes pour les différents systèmes de santé à travers la planète et les modifications des habitudes de vies peuvent avoir un impact majeur sur l’incidence de l’obésité abdominale. Avant l’installation définitive d’une maladie ou d’une condition chronique, l’obésité abdominale entraîne l’apparition de plusieurs marqueurs qui pourraient nous permettre d’agir en première ligne à la prévention des maladies. Un des moments opportuns pour évaluer ces marqueurs est d’ailleurs lors de l’évaluation de la condition physique avec votre kinésiologue.



Références


Yusuf S, Hawken S, Ounpuu S, Dans T, Avezum A, Lanas F, McQueen M, Budaj A, Pais P, Varigos J, Lisheng L. Effect of potentially modifiable risk factors associated with myocardial infarction in 52 countries (the INTERHEART study): case-control study. Lancet. 2004;364(9438):937-952.

Prentice A, Jebb S. Energy intake/physical activity interactions in the homeostasis of body weight regulation. Nutr Rev. 2004;62(7 Pt 2):S98-104.

Trends in intake of energy and macronutrients--United States, 1971-2000. MMWR Morb Mortal Wkly Rep. 2004;53(4):80-82.

Bouchard L, Tremblay A, Bouchard C, Perusse L. Contribution of several candidate gene polymorphisms in the determination of adiposity changes: results from the Quebec Family Study. Int J Obes (Lond). 2007;31(6):891-899.

Poirier P, Giles TD, Bray GA, Hong Y, Stern JS, Pi-Sunyer FX, Eckel RH. Obesity and cardiovascular disease: pathophysiology, evaluation, and effect of weight loss: an update of the 1997 American Heart Association Scientific Statement on Obesity and Heart Disease from the Obesity Committee of the Council on Nutrition, Physical Activity, and Metabolism. Circulation. 2006;113(6):898-918.

Mathieu P, Poirier P, Pibarot P, Lemieux I, Despres JP. Visceral obesity: the link among inflammation, hypertension, and cardiovascular disease. Hypertension. 2009;53(4):577-584.

Lau DC, Douketis JD, Morrison KM, Hramiak IM, Sharma AM, Ur E. 2006 Canadian clinical practice guidelines on the management and prevention of obesity in adults and children [summary]. CMAJ. 2007;176(8):S1-13.

Alberti KG, Eckel RH, Grundy SM, Zimmet PZ, Cleeman JI, Donato KA, Fruchart JC, James WP, Loria CM, Smith SC, Jr. Harmonizing the metabolic syndrome: a joint interim statement of the International Diabetes Federation Task Force on Epidemiology and Prevention; National Heart, Lung, and Blood Institute; American Heart Association; World Heart Federation; International Atherosclerosis Society; and International Association for the Study of Obesity. Circulation. 2009;120(16):1640-1645.

Poirier P, Lemieux I, Mauriege P, Dewailly E, Blanchet C, Bergeron J, Despres JP. Impact of waist circumference on the relationship between blood pressure and insulin: the Quebec Health Survey. Hypertension. 2005;45(3):363-367.

686 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page